Cette livraison poursuit l’alternance de numéros « varia » et de numéros thématiques. En couverture, l’usine des Batignolles, ensemble remarquable par sa place dans l’histoire industrielle, sociale et urbaine de Nantes, remarquable aussi par la rationalité de l’ordonnancement de ses grands ateliers en béton armé et exceptionnelle, enfin, par sa récente protection au titre des monuments historiques. Le site entre ainsi dans une catégorie hélas très restreinte des usines monuments historiques encore en activité.
Le deuxième cas de protection évoqué dans ce numéro, celle d’un ancien garage Citroën, est peut-être plus habituel, puisqu’il s’agit de la sauvegarde d’un bâtiment qui a perdu sa fonction d’origine. Mais ce garage, passé, un moment donné, sous l’enseigne de la Régie Renault, rejoint une autre catégorie patrimoniale très restreinte, celle des sites et bâtiments protégés liés, de près ou de loin, à cette industrie fondamentale du XXe siècle, l’industrie automobile.
Loin des monuments industriels et loin également des territoires communément associés à l’extraction minière, l’article sur les vestiges des mines de lignite en Périgord noir raconte l’effort fait par une association locale pour sauver et partager quelque chose de l’histoire et du patrimoine de ces mines, plus ou moins éphémères, que l’on retrouve ailleurs en France, dans les Alpes de Haute-Provence, en Vaucluse et dans les Landes.
René Colinet, membre de longue date du CILAC, nous emmène ensuite en bordure de la vallée de la Meuse pour nous faire le récit de la longue et tortueuse gestation d’un musée conçu pour présenter l’histoire de la métallurgie dans ces paysages pittoresques du massif de l’Ardenne.
La revue cède ensuite la parole à une association soeur Les châteaux d’eau de France. Ces structures, dont on fait remonter les antécédents à l’époque où la Gaule était romaine, se multiplient au XIXe siècle, suivant les réseaux ferroviaires, et incarnent, au XXe siècle – avec les silos – l’irruption de la modernité dans la France rurale. Mais, malgré leur omniprésence et, pour ainsi dire, leur familiarité banale dans les paysages, ces objets purement utilitaires, qui ne requièrent, apparemment, aucune activité humaine, sont devenus invisibles. Par son travail de recensement, d’étude et de partage de connaissances, l’association espère remédier à cette situation en révélant ce patrimoine particulier, en rendant les châteaux d’eau visibles.
SOMMAIRE :
4 ÉDITORIAL Paul SMITH
6 LES BATIGNOLLES À NANTES, RECONNAISSANCE PATRIMONIALE D’UNE USINE EN BÉTON ARMÉ Solen PERON-BIENVENU
16 L’ANCIEN GARAGE CITROËN DE LÉZIGNAN-CORBIÈRES (AUDE) Michèle FRANÇOIS
24 UNE AVENTURE MINIÈRE EN PÉRIGORD NOIR François MUÑOZ Isabelle PETITFILS
34 LE MUSÉE DE LA MÉTALLURGIE ARDENNAISE À BOGNY-SURMEUSE, D’HIER À AUJOURD’HUI René COLINET
40 LES CHÂTEAUX D’EAU DE FRANCE Nadine BERTHELIER
50 LE 10E ANNIVERSAIRE DU PRIX CILAC JEUNES CHERCHEURS ET CHERCHEUSES EN PATRIMOINE INDUSTRIEL, SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE Florence HACHEZ-LEROY
56 LA TUILERIE-BRIQUETERIE ET CÉRAMIQUE DE RÂCHES (NORD) Félix HALLUIN
60 PAYSAGES (DÉS-)INDUSTRIELS. LES MÉMOIRES DE LA SIDÉRURGIE ET DES MINES EN LORRAINE AU PRISME DE LA DÉSINDUSTRIALISATION Julien MAION
64 LE WEEK-END DU CILAC À GRASSE Jean CHAUBET
70 MONTRÉAL, LE XVIIIE CONGRÈS DU TICCIH « LE PATRIMOINE INDUSTRIEL RECHARGÉ » RAPPORT NATIONAL, FRANCE, 2019-2022 Paul SMITH
80 LISTE DES PROTECTIONS AU TITRE DES MONUMENTS HISTORIQUES EN 2021
86 RAIL & HISTOIRE Cécile HOCHARD
88 LA VITRINE DU LIBRAIRE
102 RÉSUMÉS / ABSTRACTS