• CATÉGORIE RECHERCHE, UN PRIX EX-ÆQUO
> Céline Barbin, étudiante en Master 2 à l’École du Louvre – L’aménagement hydroélectrique
de Marèges. Histoire du site et importance patrimoniale (Corrèze)
Inauguré en 1935, le site hydroélectrique de Marèges (Corrèze) fut conçu par André Coyne, ingénieur des Ponts et Chaussées, afin de poursuivre l’électrification des lignes ferroviaires du Paris-Orléans.
La construction du barrage fut l’occasion d’une mise en œuvre d’innovations majeures : finesse de la voûte, frettage des conduites forcées, systèmes d’ancrage des maçonneries, procédés d’auscultation.
La qualité architecturale de la centrale, comme sa décoration intérieure, très soignée, confiée à l’architecte parisien, Louis Brachet sont remarquables : elles illustrent de manière magistrale le style art déco appliqué à un édifice industriel. Enfin, l’impact social fut également inédit, face au tout premier des grands barrages de la Dordogne.
L’étude historique et patrimoniale ainsi réalisée avec rigueur souligne la grande valeur du site de Marèges et confirme son statut de jalon important dans l’histoire des techniques de l’hydroélectricité.
> Florent Peters et Sophie Dublange, étudiants en Master 1 et 2 à l’Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse – La valorisation du patrimoine industriel du pourtour de l'étang de Berre. Le cas de l'ancienne Poudrerie royale de Saint-Chamas – Miramas (Bouches-du-Rhône)
La Poudrerie royale de Saint-Chamas, située sur la rive Nord de l’étang de Berre (Bouches-du- Rhône), fut fondée en 1690 par Louis XIV. Cette implantation fut le point de départ du développement industriel de ce territoire, à prédominance pétrochimique, avec ses conséquences profondes dans les domaines économique, social, culturel et urbanistique. Fermé en 1974 après 300 ans d’activité, le site de près de 140 hectares fut démantelé et dépollué par le ministère de la Défense avant d’être cédé au Conservatoire du littoral en 2001. Après un abandon de près de trente ans, cette friche industrielle est aujourd’hui dans un espace naturel préservé et protégé. L’ambition du projet patrimonial est double : rendre de nouveau lisible ce site par la restitution de
son histoire industrielle mais aussi préserver le patrimoine immatériel, la mémoire des lieux, par un travail d’enquête orale auprès d’une population très consciente de l’importance du projet.
• CATÉGORIE RECHERCHE APPLIQUÉE
> Serena Boncompagni, étudiante en thèse à l’Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain, de l’École des Hautes études en sciences sociales – Coke et coquelicots. Recherche-action pour la valorisation de l’histoire et la mémoire de l’ancienne Cokerie de Drocourt (Pas-de-Calais)
Construite en 1892, la cokerie de Drocourt (Pas-de-Calais) a fonctionné pendant 110 ans, jusqu’à son démantèlement en 2002. De ce site immense il ne reste que quelques traces du réseau ferroviaire, des morceaux de coke, gagnés par la végétation, et surtout la mémoire des cokiers, oubliée, peu valorisée au regard de celle, glorifiée, des mineurs.
Aujourd’hui, ce territoire est en phase de reconversion pour en faire un site vert qualifié, dédié au développement durable et au sport. L’enjeu, de taille, est de mener cette mutation tout en préservant l’histoire du territoire sans occulter la mémoire de ses habitants.
Le travail de l’anthropologue permet ici de souligner la complexité des enjeux et des relations entre acteurs du territoire. Il donne à écouter les anciens salariés vivants sur place, leur histoire, leurs sentiments face au grand vide d’un site industriel complètement rasé. Il signale aussi la nécessité de donner au projet de reconversion du sens et de la force, par la mise en valeur de l’histoire industrielle et des hommes qui y ont œuvré, en évitant de tomber dans le piège d’une vision simplifiée et simpliste de l’industrie charbonnière, à vocation touristique.