Parution : Pascal Labreuche, Paris, capitale de la toile à peindre, xviiie-xixe siècle

Pascal Labreuche, Paris, capitale de la toile à peindre, xviiie-xixe siècle,

préface de Jean-Pierre Babelon, Paris, CTHS/INHA, 2011 (coll. "L’art et l’essai", n° 9), 366 p.

 

Cet ouvrage, issu d'une thèse soutenue en histoire des sciences et techniques (Université de Nantes, Centre François Viète), étudie la fabrication professionnalisée de toile à peindre - c'est à dire la toile préparée à l'usage des artistes - à Paris, pendant la première industrialisation de la France. Les origines de ce produit façonné par une longue histoire sont examinées, notamment en interrogeant le processus ancien de normalisation des formats parisiens. On aborde aussi l'évolution des métiers concernés par la fabrication et la distribution de ce produit, sous l'Ancien Régime et après la Révolution. Les années suivant la Révolution constituent un moment fort, porteur d'une réorganisation des savoirs et des pratiques, et de l'instauration d'une relation triangulaire entre des fabricants-techniciens de la restauration, des artistes peintres et des savants chimistes, issus en particulier de l’école de Vauquelin. L'histoire des inventions et innovations dans le domaine est étudiée sous divers angles : les apports du savoir scientifique, l'accroissement et les modifications de la demande, et le rôle joué en arrière plan par l’État via la commande publique. Quelques études monographiques d'entreprises traditionnelles, telles celle des Belot/Vallé, celle d'Etienne Rey, illustrent l'évolution du métier entre le xviiie et le xixe siècle, qui voit se transformer le paysage industriel avec l'apparition d'usines dédiées à la fabrication du matériel pour artistes : Lefranc, puis Bourgeois.