Controverse à Roubaix : l'antenne sur la cheminée Cavrois-Mahieu

 

 
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La pose d’une antenne de relais téléphonique au sommet de la cheminée de l'ancienne usine Cavrois-Mahieu exaspère les defenseurs du patrimoine.

L’ennemi est sur le pas de sa porte. Olivier Muzellec, fondateur du Non-Lieu et farouche défenseur du patrimoine industriel, est pour le moins dégoûté. « Un premier projet avait été proposé sur l’autre cheminée de Cavrois-Mahieu mais il a été rejeté. Cette antenne-là en revanche a été posée sans l’accord de la copropriété », enrage-t-il tandis que les ouvriers posent l’objet de son courroux : une antenne de télécommunication de l’opérateur Free. Juste devant son nez, c’est un véritable camouflet.

« On ne peut pas être rétrograde »

« Pour une ville qui se veut d’art et d’histoire, cela dénature tout », lâche-t-il. Car c’est bien la municipalité, propriétaire de cet immense tube de briques, qui a autorisé l’opérateur à installer l’antenne. Ce qui embarrasse Frédéric Minard, l’adjoint à la culture. « Tout a été décidé avant qu’on n’arrive, assure-t-il, c’était un peu tard pour dire non. Et puis, on est une ville qui veut parier sur le numérique aussi. On ne peut pas être rétrograde et dire non en bloc. »

Un moyen de dire que la sanctuarisation demandée à cor et à cri par Olivier Muzellec n’est pas au programme de la nouvelle municipalité ? « Honnêtement, quand je vois ça, juste devant le Non-Lieu, je ne trouve pas ça beau », reconnaît l’adjoint à la culture devant les disgracieux câbles noirs qui descendent sur toute la longueur de la cheminée.

Ce qui fait rire jaune Alain Desrousseaux, propriétaire des bureaux situés juste en dessous. «La Ville annonce qu’elle défend les cheminées d’usine, elle paye des travaux de rénovation et finalement, elle met des antennes dessus ! » Lui, ce qui l’inquiète, ce sont les ondes. « Les câbles vont passer sur mon toit et ils mettent les transformateurs juste à côté de la maison du concierge. Pour une école, c’est non mais pour nous, ça ne gêne personne », tempête-t-il.

La question est désormais de savoir si de nouvelles cheminées seront bientôt transformées en antennes relais. « Je n’ai pas eu vent de tels projets pour le moment », indique l’adjoint qui promet toutefois : « À l’avenir, nous discuterons avec les opérateurs de téléphonie pour trouver des compromis afin de rendre les installations moins visibles. » Il n’est pas non plus contre un débat sur la protection de certaines cheminées emblématiques de Roubaix.

En attendant, Olivier Muzellec a bien une idée pour la prochaine antenne : « Puisque l’on dit que ça permet de maintenir le patrimoine en place, pourquoi ne pas faire pareil pour les clochers ? » Une antenne relais au sommet de l’église Notre-Dame, actuellement désaffectée ? On parie que cette idée ferait l’unanimité contre elle.