1513-2013 : 500 ans de métallurgie à Bayard-sur-Marne

Publié le : 11/10/2013

Cette usine est très ancienne puisque son titre de fondation date du 30 août 1513, au lieu-dit Moulin de Bayard, en faveur de François de Fresnel. La commanderie de Ruetz, toute proche, et l’Ordre des Hospitaliers, ont joué un rôle important dans cette histoire : le haut-fourneau de Bayard est fait selon le tout nouveau procédé wallon, de fonte indirecte : il resta en activité jusqu’en 1890 !
En 1784, l’usine, en très mauvais état, comprend un haut-fourneau, deux affineries, un martinet, deux bocards et deux patouillets. Avec vingt-six ouvriers de forge, douze minerons, soixante-dixhuit forestiers, vingt voituriers, la forge produit alors annuellement : 400 tonnes de fonte et 300 tonnes de fer obtenus à partir de 1 000 tonnes de minerai et 1 360 tonnes de charbon de bois. Paillette de L’Isle la reprend en 1818. En 1833, les deux affineries sont transformées en fours à puddler, avec forgeage du fer au marteau. En 1840, sous la direction de Jacquot, la forge produit 1 000 tonnes de fonte et 1 000 tonnes de fer. En 1850, est monté un haut-fourneau de 14 mètres de haut, fonctionnant au coke et produisant 8 tonnes de fonte par jour. Il sera éteint vers 1890.
En 1864, l’affinerie disparaît et le premier cubilot est installé. Dès lors, l’usine se transforme pour produire des pièces moulées en fonte de seconde fusion. Aujourd’hui encore, son activité est importante. Elle est spécialisée en hydraulique, sanitaire et en centrifugation.
Après avoir été, pendant de très nombreuses années, entre les mains de la famille Chatel, cette usine est maintenant exploitée par Pont-à-Mousson-Saint-Gobain...

Un maître de forges célèbre de Bayard : Pierre-Clément Grignon, savant métallurgiste et auteur d’un Mémoire de Physique sur l’Art de Fabriquer le Fer en 1775, participa activement à la rédaction de la section Forges ou l’Art du fer de l’Encyclopédie. La future Haute-Marne peut donc être fière de compter parmi les siens quatre encyclopédistes : Diderot à Langres, Voltaire à Cirey-sur-Blaise, Grignon à Bayard et Bouchu à Arc-en-Barrois, également collaborateur pour la section des forges). Aujourd’hui encore, l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert reste une référence consultée dans le monde entier.

(source : Revue Fontes - repris dans le site web www.fontesdart.org)