Le traditionnel week-end du CILAC - dix-septième de la série - s’est déplacé cette année en Bugey, à l’invitation de Gérard Salagnon, membre de longue date de notre association et également président de la société historique, littéraire et scientifique « Le Bugey ». Au sein de cette vénérable société savante, fondée en 1908, mesdames Huguette Sarra-Bournet et Marie-Louise Grevey ont soutenu Gérard dans l’organisation, impeccable, de ces journées foraines, d’une remarquable densité et diversité quant à la nature des sites visités, leur ancienneté, leur échelle, leur statut et les questionnements qu’ils soulèvent pour l’avenir du patrimoine industriel en France.
Le rendez-vous étant donné à la gare d’Ambérieu- en-Bugey, ville-nœud ferroviaire dont un tiers de la population, dans les années 1930, était salarié par le Paris-Lyon-Méditerranée pour commencer nos visites par celle du Musée du cheminot.
Ce musée associatif, créé en 1987, présente sur mille mètres carrés très serrés une multitude d’objets qui témoignent des différents métiers du rail, de la vapeur au train à grande vitesse, en insistant particulièrement sur la place des cheminots souvent oubliés ou négligés comme les gens de la voie, et en restituant l’environnement – dortoirs, réfectoires, cabinet médical... – de la vie quotidienne des agents de la traction. L’exposition très dense est le fruit d’un patient travail de rassemblement d’objets par des cheminots eux-mêmes, soucieux de la conservation de leur propre patrimoine ferroviaire local.
Notre visite suivante à la cuivrerie de Cerdon. Installé à partir des années 1850 dans un ancien moulin à papier, l’établissement conserve pourtant une immense richesse patrimoniale dans ses ateliers, qui mériterait pleinement un classement au titre du patrimoine mobilier. L’usine tournait encore avec sa roue hydraulique installée en 1860, faisant fonctionner les petits martinets et une grosse presse à emboutir importée des États-Unis en 1924.
En fin d’après-midi nous nous sommes rendus aux anciennes soieries Bonnet à Jujurieux, reconnues comme emblème majeur du patrimoine industriel dans l’Ain. site tout à fait majeur du patrimoine industriel en France, en raison à la fois de ses bâtiments et de sa collection de métiers à tisser, dessins textiles, étoffes et archives. Identifiée de longue date2 pour son intérêt national, cette usine-couvent, après avoir été́ bénie de Dieu, se trouve bénie aujourd’hui des pouvoirs publics. L’usine qui cesse de fonctionner en novembre 2001 est aussitôt acquise, avec tout son mobilier, par le conseil général de l’Ain, avec le soutien financier de l’État et de la Région Rhône-Alpes. Les bâtiments sont protégés au titre des Monuments historiques en 2003, et la chapelle de l’usine, due à l’architecte Louis Sainte-Marie-Perrin en 1893, est convertie en centre culturel très transformable, géré́ par la municipalité́.