Suite à l'état des lieux du patrimoine industriel bâti réalisé en 2008, révélant l'intérêt et la richesse de ce dernier, la communauté de communes Moine et Sèvre, en partenariat avec le département de Maine-et-Loire et la région des Pays de la Loire, réalise un inventaire des principaux sites industriels du territoire.
Il combine à la fois des enquêtes sur le terrain, le dépouillement d'archives publiques et privées. Ainsi, cet inventaire permettra de réaliser une étude historique et architecturale de chaque site. Cette étude a également pour objectif de sensibiliser les élus et les habitants au patrimoine industriel bien souvent méconnu. De plus, ce travail pourra à long terme être utilisé à des fins culturelles et touristiques.
Cette opération d'inventaire ne peut se faire qu'avec le concours d'anciens et d'actuels propriétaires, d'employés, d'associations d'histoire locale et de passionnées. C'est le cas pour le premier site inventorié, l'ancienne usine de conserve et de ferblanterie Griffon, bien connue par l'Association connaissance de Torfou, présidée par M. Guimbretière et par M. Griffon ancien propriétaire.
Ce site possède une histoire longue et riche. C'est en 1906 que Léon Griffon négociant en bestiaux fonde la Société Griffon-Papillon et Cie, qui devient par la suite La Société L. Griffon et Cie. L'activité est tout d'abord tournée vers la fabrication de conserves pour l'armée. En effet, dès la fin du 19e , l'armée française rencontre beaucoup de difficultés pour approvisionner l'ensemble de ses troupes. Pour y pallier, l'intendance française favorise la création d'usines de conserverie. L'usine fabrique ainsi en nombre les célèbres conserves de boeuf en gelée appelé singe ou corned-beef, bien connus par les troupiers de l'époque.
Rapidement, l'entreprise croit et diversifie sa production en confectionnant des conserves de poissons, de viandes cuisinées, de légumes et la fabrication de boîtes métalliques destinées à d'autres entreprises. Ces produits sont commercialisés sous la marque Régal, surmonté par le slogan « conserve de luxe ».
L'entreprise se développe jusque dans les années 80, pour finalement fermer ses portes en 1997. Aujourd'hui le site a gardé son caractère industriel, puisqu'il abrite trois entreprises : la SA Baudry, la société AM3P et la société AVEC.